Sortie des « Avant 60 » – 2 et 3 juin 2018

Imparable, la fuite du temps qui passe et implique des changements ; notre CAAV s’y est adapté.

Jusqu’alors cette promenade de printemps des « caisses carrées » d’avant guerre se nommait « Avant 40 » ; en 2018 elle est devenue « Avant 40/60 » ; pourquoi pas ?…

Face aux « youngtimers » rapides et profilées, ces jeunettes de 30 ans imposées par la FFVE, nous devions rajeunir la sélection ; la finalité étant de se faire plaisir dans des autos de formes et sonorités obsolètes faisant la joie du citoyen qui nous regarde passer avec sans doute l’envie d’être avec nous.

Samedi 2 Juin 2018 :

Météo clémente pour cette énième édition conçue par l’irremplaçable MarieThé (rèse).

Pour cause de dispersion géographique des participants, les 13 voitures ne seront en convoi qu’après trois rassemblements ; le premier rendez-vous étant devant le « RN8 » de la montée vers Ollioules.

Avec leur ponctualité habituelle les premiers arrivés sont Michelle et Gilbert Nivet dans leur belle FORD « Vedette » bordeaux de 1953.

Presque en même temps se pointent les souriants Françoise et Alain Doussiet venus dans leur mignonne RENAULT « 4cv » 1956. Aline and JPS Mister the President ; pour cause de temps incertain, à la capote de leur petite FIAT « Ballila » prévue, ont préféré venir dans leur fiable berline SALMSON de 1951. Martine et Serge Mahé, fidèles de ces sorties, arrivent du Pradet dans leur vaste DELAHAYE 1936 bicolore.

Bel effort matinal d’Anne-Sophie et Jean Louis Clavareau arrivés à « RN8″ depuis le Moyen Var dans leur ‘very british’ JAGUAR mk2 de 1961. Enfin les Maurel père et fils dans mon cabriolet FORD Model ‘A’ 1930 peint en ‘Brewster Green’.

Avant de quitter le parking c’est le premier raté du co-organisateur que je suis censé être : je ne retrouve plus deux des road-books méticuleusement préparés par Serge et MTS… Merde alors, quel vieil âne !..

Contact, démarreur et c’est parti par les Gorges d’Ollioules vers la coopé du Beausset où patiente le second groupe. De loin s’aperçoit l’imposante CADILLAC 1953 bleu ciel de Maryse et Yves Pignol ; dans la vaste américaine ils ont largement eu la place d’embarquer Anne et Jean Marie Guyot mais aussi ‘Nicou’, une collégienne comme moi native de 1932, mais avec bien plus de punch. Devant la coopé Jo Boéro a aussi stationné son beau roadster FORD Model A 1931 peint en ‘Washington Blue’ ; l’autre fidèle FORD Model A est le phaeton (voir dictionnaire) bicolore de Paule et Marcel Guasp. Je sais Paule, JE SAIS, que la Mercédès de ton Celou est plus confortable, abrite mieux des intempéries et fait moins de bruit , mais s’il-te-plaît ma Bretonne préférée, laisses nous le plaisir d’encore un peu rouler ensemble dans nos Model »A » OK?.. je t’embrasse!..

Le demi convoi repart vers Le Camp ; avant le « Circuit Paul Ricard » on oblique vers Signes où peu avant le village Serge et sa Marie-Thé, venus en MG td ‘british green’ de 1953, sont là avec leur fille Odile et son mari promus ‘dog-sitter’ pour le weekend.

Sur la table pliante la famille a mis en place tout ce qu’il faut pour la coutumière « Pause Gourmande ». Les insatisfaits levez le doigt.. personne?.. y’a intérêt !.;

Bien visible dans mon coffre, entretemps l’oeil affuté de Mister President retrouve les deux road-books trop bien rangés ; bon, c’est com’ ça ,  »no more comments !. »

Signes, Méounes, à la sortie du village nous attendent les trois derniers inscrits: Christian Roux et Adrienne venus dans l’élégant et rare coupé noir SIMCA8 de 1939, suivi de la brillante PEUGEOT « 202 » 1938 noire de Maryse et Marcel Caihouela.

Dans le même modèle de 10 ans plus récente la « 202 » blanche 1948, toute récente acquisition de Michèle et Gilbert Cuissard ; barbe blanche, brioche légère, bouffarde recourbée et clignoteur en fonction permanente inclus ; ça va Bert, t’es en rodage….

Une troisième « 202 » aurait du être des notres, celle de Joëlle et Patrice Poulachon, sa santé ne l’a pas permis ; cher vieux copain de l’Arsenal tu sais combien nos gens apprécient ta gentillesse et tes compétences mécaniques ; soignes-toi bien, nous comptons sur toi et ton sourire pour la prochaine sortie du club, oui ?…

Brignoles, Vins, Lac de Carcès, sur ses rives est prévu un arrêt dit « d’aisance »mais pas pour la SIMCA de Christian ; de sa roue avant gauche se dégage une fumée puant le « Ferrodo » crâmé ; Aïe !!.. Aussitôt la solidarité se met en branle, les outils sortent des coffres. Entouré de badauds, Yves, à genoux, les mains dans le cambouis, se dévoue sur les pièces brûlantes jusqu’à ce que la roue bloquée soit libérée; Alléluia !..

Mais il est l’heure du repas réservé dans la guinguette des bords de l’étang de pêche d’Entrecasteaux où nous est servi un succulent repas: Brouillade de pointes d’asperges et gambas aux herbes ; on a connu pire !… Cerise sur le dessert, MarieThé nous a fait la surprise d’avoir engagé un musicien. Avec son saxo droit en kevlar et son ‘matos’ high tech, l’homme accompagne ainsi nos agapes de douces musiques d’époque adaptées à son auditoire disons… plutôt.. amorti ; que les plus jeunettes de ces dames veuillent bien m’excuser.

Entre slows, bossa-novas et tangos je suis même invité à faire quelques pas de danse ; Aïe mes lombaires !..

Entretemps Serge a convaincu Christian de laisser son auto dans sa villa voisine , le couple de malchanceux continuera donc dans la spacieuse DELAHAYE de Serge.

Lorsqu’ils sont de retour, plus loin est programmé une halte/dégustation dans la chocolaterie de Salernes. Après ses explications l’artisan nous propose échantillons et boissons ; pari réussi, nos gens repartent avec de nombreux achats et un petit cadeau.

Le convoi doit repartir mais « ouin, ouin, ouin », le démarreur de la FORD bleue clâme sa misère ; un Model A ?.. pas possible !…De fait l’auto de Jo repart peu après avec les autres vers Villecroze.

Nous entrons dans cette zone classée « Provence Verte »; Tourtour, Ampus, Chateaudouble, sous le ciel bleu lequel parmi ces antiques villages est le plus pittoresque avec ses cyprès, oliviers et vieux murs dorés de soleil ?.. A la belle saison, venus de leur brumeux septentrion les Européens du Nord savent apprécier.

C’est passé Ampus que la pompe à essence électrique de la « MG » de Serge le lâche, du capot sort de la fumée, arrêt d’urgence dans une courbe… Merde !..

En bon ex-gendarme aussitôt Marcel pour la sécurité prend les choses en main ; du geste assuré et autoritaire du professionnel, même sans képi ni sifflet il régule la circulation des usagers de passage. Un bémol toutefois Marcel, ton colonel n’aurait pas appécié la clope au bec en service… non ?

En homme prévoyant, Jean-Pierre alors a sorti de son coffre deux pompes électriques dont l’une permet à la « MG » de repartir gaiement. Au CAAV on n’est vraiment pas des flans !!…non Monsieur !..

Montferrat, puis la traversée de Canjuers, plus grand camp militaire d’Europe avec ses 40 km de long pour essais de chars et tirs d’artillerie. C’est enfin l’arrivée à Comps, les autos garées sur le parking de la Salle des Fêtes, c’est l’étape où se trouve l’hôtel Bain et son repas du soir. Com’ d’hab’ je suis épouvanté face à la surcharge en nourriture de mon assiette, je n’aime pas gaspiller… Entre tartes et « îles flottantes » du dessert et dans les vivats nos convives sont distraits par le gâteau à étincelles offert à Jean-Marie pour son anniversaire.

Dimanche 3 Juin 2018 :

En ce lendemain matin, après un breakfast plus ou moins tardif les chauffeurs se retrouvent sur le parking a lustrer leurs pare-brises et contrôler les niveaux.

La première halte est pour l’ex petit village de Brovès, vide et abandonné depuis des décennies car inclus dans le périmètre du champ de tir. En ces vastes lieux déserts quelqu’un eut l’autorisation de garder un troupeau de chèvres. Seulement gardées par de gros Patous blancs, à la vue de nos gens, curieux, s’approche alors un petit groupe de cette race de caprins à robe noisette et cornes torsadées. A Rougon, Prosper le berger, feu mon copain et homonyme, face à l’indépendance désinvolte des cabrettes aurait bougonné en patois »Aqueli saloupaliè de cabro, ces bêtes du Diable !.. ».

Le Col du Bel Homme est franchi avec aisance, un lieu en balcon sur les collines du littoral où s’y prennent quelques photos. Passé le joli village de Bargemon nous croisons le klaxonnant et coloré convoi d’une quinzaine de « 4cv » ,comme nous en conviviale promenade touristique ; les loisirs des Français sont diversifiés.

Callas, Gorges de Pennafort, dans Le Muy c’est le moment d’emplir nos réservoirs mais la « Quatch » d’Alain ne consent seulement a repartir que sous la puissante (?) poussée de quelques sexagenaires. Nous quittons l’ex Nationale 7 pour Roquebrune sur Argens où nous attend le déja connu restaurant « Le Basilic ».

Tandis que nous sirotons champagne et amuses-gueules de l’apéritif, depuis l’abri du velum on peut voir les autres convives inspecter nos rutilantes en détail.

Cet autre trop riche et succulent repas terminé, Marie-Thé et moi avons la bonne surprise de recevoir chacun un panier de spécialités offert par les participants, geste délicat où je me sens un peu honteux d’avoir plus été le « tender » que la locomotive ; merci beaucoup mes Amis, j’ai bien apprécié ce gentil cadeau.

Le beau weekend touche à sa fin, par affinités géographiques par petits groupes chacun s’en retourne vers son « sweet home ». Pour Thierry et moi, suivis des couples Nivet et Sprengnether, c’est la N7 puis l’autoroute jusqu’à Toulon, arrivés chez moi à La Seyne le compteur marque un circuit de 305 kms. Aux temps lointains Anny « Fordie » et moi avons fait de bien plus longs voyages, mais il y a un temps pour tout n’est-ce pas ?

Merci à tous les participants de ne pas avoir été des rabat-joie ou des pisse-vinaigre ; merci à toi mon bien cher fils pour ton aide et ta gentillesse et surtout à toi ma chère Marie-Thé et toi Serge mon copain pour cette organisation sans fautes; Ciao amici !..

André MAUREL La Seyne sur mer, le 7 juin 2018