« Autour du Luberon »
Aux dires de MarieThé je fus le co-organisateur de cette balade sympa… que dalle !.. c’est aidée de son Serge qu’elle fut la vraie garante de cette autre belle réussite.
Toulon (83) Samedi 10 juin 2017 :
Obtempérant aux rappels, depuis le parking de Ste Musse, dès 8h00 une partie des 10 équipages libèrent leurs fougueux chevaux (bof !..), accompagnés de José et Hélène en voiture/vidéo chargée de fixer ces bons moments de détente.
On y retrouve les mêmes amateurs de ce que les béotiens appellent « des tacots » ; les ignorants !.. s’il savaient l’engouement qu’inspirent ces rutilantes vénérables mécaniques…
En chef de file et ouvreurs de trajet Patrice et Joëlle Poulachon en PEUGEOT en 202 bordeaux, alors que Marcel et Maryse Caihouela sont dans le même modèle mais en noir. Serge et Martine Mahé sont au large dans leur grosse DELAHAYE , Henri et Martine Poché sont dans leur sympa SIMCA 8 berline verte, alors que dans un rare coupé noir de la même marque se trouvent Christian Roux et Adrienne. Marc et Patricia Garrone à bord de la « Rosalie 10 » bleue, enfin le cabriolet 1930 FORD Model ‘A’ des Maurel père et fils serrés dans « my faithful Fordie ».
En ce beau matin de juin la vallée du Gapeau est parée de vert-tendre et de fleurs, chacun roule dans l’euphorie.
A Méounes, au convoi se joignent nos amis dans deux familières FORD Model A , soit Marcel et Paule Guasp en torpédo ainsi que Jo Boero dans son roadster « Washington Blue ».
Passé Tourves, Sainte MTS, Serge et leur « very british green car » nous attendent sur une aire ombragée, la troupe est alors au complet, place aux agapes !..
Car la table est déjà garnie de sa riche et habituelle « Pause Gourmande » ; salé, sucré, boissons ; comm’ d’hab’ quoi !..
Question, pourquoi la SIMCA des Poché n’est pas encore là ?.. Merci les portables ; dès son arrivée , le fin mécano nous apprend qu’un contre-écrou desserré de culbuteur était cause d’un cliquetis qu’Henri ne pouvait supporter ; une bricole pour ce familier des mécaniques, qu’elles soient de l’escadre ou sur les bagnoles.
Et ça repart, passé Rians fini le 83, nous entrons dans le 13 et avant Pertuis c’est déjà le Vaucluse, le voisin 84 non loin de la halte de midi. Pour trouver l’auberge de « La Bastide Neuve » il y a bien quelles ratés, tels un ½ tour imprévu, mais aussi deux des nôtres nous retrouvant par un chemin vicinal ; mais va t’y retrouver toi dans tous ces chemins de campagne !..
La grosse bastide entourée de hangars est la propriété d’une famille de paysans pratiquant cultures et restauration.
Dans l’enclos voisin cohabitent en paix une truie, des chèvres, un couple d’émeus et un gentil âne à longues oreilles et poil roux bouclé. Mieux !.. le patron est amateur de mécaniques agricoles anciennes ; on peut nommer musée le vaste hangar où sont rassemblés 34 tracteurs en état de marche de tous types et nations , plus 20 en attente de remise en fonction. Ici sont aussi exposés divers motoculteurs, une moissoneuse à moteur de « 203 », une bizarre machine a planter les patates, mais aussi des vélos, des Solex, charrettes et autres ustensiles ayant servi à nourrir ou transporter le bon peuple de France.
Le vieux patron est un passionné, il commence a démarrer un, deux, puis cinq différent tracteurs sous le regard intéressé des messieurs ; mais ces dames s’impatientent . MTS rassemble alors ses gens sous une belle ombre accueillante où est servi un kir sur la longue table dressée pour nos 21 convives. Le repas programmé pour chacun est finement cuisiné, trop copieux, nos gens sont détendus et la panse pleine quand le patron vient aux nouvelles et alors …
Anecdote inattendue : L’homme s’était en vain acharné sur un tracteur récalcitrant ; Henri et Patrice en fins connaisseurs lui avaient dit » C’est à cause de ça , ça et ça… » ; c’est alors qu’avec surprise et intérêt nous entendons le patron déclarer : « Si vous me faites démarrer ce tracteur j’invite gratuit toute la table » en rajoutant quand même un bémol « mais ne venez quand même pas à 60 !.. ». S’il vous plaît les copains, please, déployez tout vôtre grand savoir !..
Avec l’accord de leurs épouses nos deux compèrent conviennent avec le passionné paysan de relancer le tracteur rétif en Septembre ; OK, that’s right !..
Je suis en grand manque de sieste mais l’horaire ne se discute pas et la route nous attend ; il « tombe une lune pas possible » pour franchir la chaîne du Lubéron par la pittoresque Gorge de Lourmarin. Plus loin c’est le Col du Pointu , est-ce mes acouphènes ou les cigales qui crissent ?.. Dans des ondes de chaleur Thierry et moi souffrons derrière la « Rosalie » de Marc qui grimpe sur les coudes et les genoux, mais 10 chevaux ne se comparent pas avec 19 ; is not it ?…
Arrivés dans la vallée c’est la halte dans Apt, capitale du fruit-confit, MarieThé a prévu une visite, conférence et dégustation dans la plus ancienne confiserie. Avec un bel accent Provençal la brune guide explique que 200 salariés font tourner l’exploitation pouvant traîter 200 tonnes/jour de cerises et autres fruits de la région.
Avant de quitter la ville il est temps de compléter les niveaux des réservoirs au « Leclerc » du coin mais Fordie ne veut plus redémarrer ; mes neurones sont-ils affaiblis ?.. car le vieil âne de 85 ans n’a pas mis le contact d’abord sous l’anxiété, puis sous le sourire réfréné de son fils !..
Cette partie du Vaucluse est magnifique, la carte montre d’étroites routes bordées de vert , c’est signe de la beauté des paysages du flanc Nord du Lubéron. Saignon, Auribeau , Castellet, lequel de ces tranquilles petits villages perchés est le plus joli ?.. Dans la descente, à Auribeau, hommes et femmes papotent à l’ombre en attendant l’heure de la pétanque, plus loin, au carrefour avec la N100 Apt/Digne, un paysan vend sa récolte de belles cerises, quelques-uns des notres se laissent tenter pour en acheter une barquette.
L’étape est proche, c’est sur ce grand axe que se trouve Céreste, village de 1200 habitants où nous dormirons ce soir chez Patrick, fils de Paule et Marcel mais aussi propriétaire de l’hôtel/restaurant « l’Aiguebelle ».
Les autos sont garées devant l’hôtel, au fond de sa placette. Son staff aussitôt nous offre une citronnade à la menthe, glacée et hyper-bienvenue ; mais après les tubulures internes faut rincer les dehors suants, vite la douche !!..
Le Patrick est un gentil gaillard plus grand que son père ; sur la terrasse abritée d’une haie nous il nous sert un repas du soir personnalisé, cuisine familiale et Provençale, mais pour moi encore trop copieuse , l’âge a fait de moi une sorte de « cardaline » ce roitelet des buissons se nourrissant de si peu.
Sur les grands platanes bordant la nationale vient se percher un grand vol de corneilles à peine audibles ; c’est quand nos gens sirotent leur café, qu’à son habitude Christian gentiment sort son harmonica. Qu’a t-il fait là !.. aussitôt un vacarme de craillements s’élève de la gent ailée, tumulte apaisé dès que l’artiste s’arrête ; tango, folklore, paso-doble, rien n’y fait, les corneilles détestent ce bruit inconnu et le font savoir, le brave Christian doit ranger son instrument sous les lazzis de l’assemblée bienveillante.
Alors que d’habitude je commence a « pénèquer » pendant la grand messe TV de 20h, ce soir l’instinction des feux se fait vers 22h 45 et sans avoir pu faire ma sieste !.. Pôvpapy !!..
Céreste (04) , Dimanche 11 Juin 2017 :
Ce fut une bonne nuit calme . Je suis un matinal et prends la douche en silence en tentant de ne pas réveiller Thierry, mais en sortant du local je vois sur le lit un flacon de mon eau-de-toilette préférée ; mon jeune s’est souvenu de la « Fête des Pères »… Pas besoin de discours pour témoigner de la tendresse qui nous lie.
Rien a redire sur l’hôtel, les deux étoiles de Patrick ont supporté la comparaison avec bien d’autres hôtels aux classements parfois usurpés. Après le breakfast les hommes peaufinent les niveaux ou le lustre de leurs montures, mais avant les vrais adieux à Céreste, en banlieue du village Patrick nous fait visiter la biscuiterie d’un couple d’artisans où nous sont aussi données des explications suivies de la dégustation de leurs produits.
Mais il nous faut rouler vers le Sud en repassant les hauteurs du Lubéron, cette fois par le col de l’Aïre deï Masco (des sorcières) pour un arrêt pipitoresque. Dans les étroits lacets de ses 700 m d’altitude de nombreux cyclistes descendent bien vite, tandis que côté Sud d’autres souffrent le carcan, le visage grimaçant ; mon bien cher Thierry, cycliste aguerri, m’affirme que c’est un plaisir … A voir !…
Autres superbes paysages en dévalant ce flanc de montagne ; les genêts aux fleurs d’or, la longue flamme sombre des cyprès, les restanques d’oliviers et les chênes verts font de Vitrolles en Lubéron un écrin emblématique des panoramas de la Provence intérieure encore à peu près intacte.
La Bastide, Grambois, La Tour d’Aigues et nous passons la Durance sur le pont Mirabeau. Plus loin ce sont les hectares archi-protégés de barbelés et caméras des bâtiments de ITER, la centrale cherchant a produire une énergie inépuisable telle celle du soleil. La longue file pour traversée de Vinon est une épreuve pour les embrayages mais la route vers St Julien le Montagnier est libre ; c’est là que nous déjeunons dans la ferme/auberge « La Machoto » (la Chouette) comme l’indiquent les nombreux dessins et statuettes ornant les murs de l’endroit.
C’est dans cette salle que nous est servi un autre riche repas personnalisé que beaucoup de gens du tiers monde devraient nous envier , bon , c’est comme ça …
Le hasard fait qu’à table, tout proches sont assis trois anciens d’Algérie de 56 ou 57, deux appelés : Joseph , Christian et un rappelé dans mon cas. Comme tous les anciens combattants on ne peut que se souvenir et parler de nos moments d’incertitudes, de la peur, des combats et des décorations mais surtout du chagrin de tous nos pauvres compagnons morts pourquoi ?…
En manque de sieste, je n’attends même pas le dessert et pars reposer sous la capote de la FORD, portières ouvertes. Sans doute en souci pour l’ancêtre du rallye, ce sont les Garrone qui viennent s’inquiéter de ma santé ; il doit faire 32 à 33°, c’en est presque désagréable. Peu après c’est le moment des embrassades avant le retour vers la maison.
Pour traverser le Var sous ce soleil la route est longue, les équipages et leurs montures aspirent à la fraîcheur de l’écurie. Barjols, Tavernes, Le Val, Brignoles, le Col de la Bigue rajoute des calories.
Sa descente se fait dans les très bruyantes et malvenues explosions dans mon pot d’échappement en risquant de le crever ; si je dois en commander un aux States, les taxes, le transport en « extra size » et douane devraient faire monter l’envoi vers une facture plaquée/or .
A Cuers, sur l’autoroute du retour vers Toulon et la maison c’est le moment de cravacher nos chevaux (bof bis) ; l’air marin est déjà plus frais, le tunnel vers La Seyne le rafraîchit encore.
Thierry coupe le contact dans le box de ma « Fordie » il est resque 17h,00 ; le compteur de mon vaillant vieux cabriolet s’est augmenté de 380 kms de plus.
Je retrouve Ma Ninette dans nôtre sweet home, c’est bon de la retrouver…
Voila, la jolie boucle est terminée , ce fut un parcours et une organisation sans faute , grand merci Serge et MarieThé, mais aussi à tous les participants pour leur ambiance chaleureuse et conviviale ; quelques mots de plus pour toi Thierry, mon bien cher Fils, par ta présence tu m’as permis dans mon 4ème âge d’encore bénéficier de cet excellent week-end.
André MAUREL, La Seyne ce lundi 12 juin 2017